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French polish

De lutherie-guitare.org

Le « french polish » est souvent confondu avec le vernis au tampon car ils tous les deux à base d’alcool.

Cette méthode a acquis une renommée européenne bien avant le XVIIIème siècle (les vernis appliqués au tampon ne datent que de fin XVIIIème début XIXème). Elle ne recouvre que le polissage final des vernis à l’alcool.

Cette méthode de polissage a été appelée par la suite « bufflage ».Elle est peu utilisée lors de l’application d’un vernis au tampon. Elle est plutôt d'usage pour le traitement des loupes notamment, mais elle est remplacée aujourd’hui par un égrenage aux papiers à poncer.

Elle fût donc pleinement utilisée sous Louis XV, Louis XVI et sans doute aussi par A.C Boulle sous Louis XIV.

Afin de parler en détail de cette méthode, autant laisser la parole à André-Jacob Roubo dans son ouvrage : L’art du menuisier publié entre 1769 et 1782.

Une partie a été retranscrite dans l’ébéniste restaurateur, François Germond, éditions Vial.

Voici l’extrait complet de l’art du menuisier page 864 et 865 traitant du vernis à l’alcool.

Cet extrait à été traduit (en restant le plus fidèle) à l’ancien « François » :

« Comme la plupart des couleurs des bois, soit des Indes, soit de France, ou des bois teints, perdent leur éclat avec le temps et qu’il est très important de conserver ces couleurs, on ne pourrait mieux faire, après les avoir finis à la prêle et au tripoli, ou au blanc d’Espagne , que de les vernir avec du vernis blanc, appelé communément vernis de Venise.

Quoique le vernis dont je parle soit un peu différent de ce dernier, le vernis, propre à mettre sur les ouvrages d’Ebénisterie, est blanc, ou, pour mieux dire, sans aucune couleur:

Il est composé :

* D’une pinte ou deux livres d’esprit-de-vin (alcool, environ 1L, NDR)

* De cinq onces de sandaraque la plus blanche possible (environ 150 Gr, NDR)

* De deux onces de mastic en larmes(environ 60 Gr, NDR)

* D’une once de gomme élémi (environ 30 Gr, NDR)

*D’une once d’huile d’aspic (environ 30 Gr, NDR)


Le tout ………………on le filtre au travers du coton, pour qu’il n’y relie aucune espèce d’ordure.

On peut mettre plusieurs couches de ce vernis sur les ouvrages d’Ebénisterie, sans craindre qu’il en obscurcisse les couleurs, en faisant attention de ne pas mettre la seconde que la première ne soit parfaitement bien sèche.

Quand on a ainsi mis deux, quatre ou six couches de vernis et que la dernière soit parfaitement bien sèche, on polit le tout avec un tampon fait de lisières de drap roulées , ou avec du buffle , sur lequel on met un peu de tripoli détrempé dans de l’eau (on peut utiliser aussi de la ponce type ponce soie, NDR) , ensuite on lave le tout avec de l’eau claire et on l’essuie avec des linges blancs et fins

Cette méthode de finir l’Ebénisterie , et un peu plus coûteuse et plus sujette que les autres, mais aussi a-t-elle l’avantage d’être la plus parfaite , parce que le vernis, en bouchant tous les pores des bois, saisit leur couleur , qui, ne pouvant plus s’évaporer, reste toujours dans le même état, ce qui est d’un très-grand avantage, vu que c’est en partie dans la vivacité de ces mêmes couleurs, que consiste la beauté des ouvrages d’Ebénisterie, de quelque espèce qu'ils puissent être et c’est le seul moyen que je connaisse pour donner du brillant à la couleur des bois teints.

Les différents polis sont applicables non-seulement a l'espèce d’Ebénisterie dont je viens de parler, mais même à toutes les autres espèces dont je vais traiter ci-après, excepté cependant l’Ebénisterie Où on emploie l’écaille, la nacre et les métaux, dont le poli se fait d’une manière différente, comme je le dirai en son lieu. »