J’ai eu enfin un peu de temps pour avancer et j’ai pu commencer la fabrication de la caisse. Ce n’était pas compliqué mais il faut travailler avec précision et bien faire attention à ce qu’on fait (comme toujours en lutherie).
J’ai commencé par raboter les planches pour les ramener à un peu plus de 6.5mm d’épaisseur :
Je les ai ensuite toute passées à la calibreuse (dont j’ai donné les plans et détaillé la fabrication dans plusieurs articles sur ce blog) pour qu’elles soient toute bien de la même épaisseur, je les ai finalement ramenées à 6.5mm (le plan indique 6mm, mais j’ai préféré faire un peu plus épais, d’autant qu’il y aura encore des ponçages) :
J’ai ensuite positionné les gabarits en prenant soin d’éviter le plus de défauts possibles :
Bien que les mêmes gabarits soient utilisés pour les deux éclisses et les deux pans inclinés, il faut faire attention à leur positionnement car ils doivent être retournés selon qu’ils sont à gauche ou à droite. J’ai mis sur la photo des gabarits en contreplaqué seulement pour illustrer, je ne les ai pas utilisés).
J’ai ensuite détouré les pièces avec la scie à ruban en laissant une marge de 2 bons mm tout autour :
J’ai marqué sur chaque éclisse le chant qui devra rester à 90° et celui qui sera taillé à 22,5° pour ne pas se tromper (attention : le gabarit étant posé sur la face extérieure, les pièces sont retournées, c’est trompeur !) :
Les pièces sont prêtes à passer à la fraise à copier et à la fraise à chanfrein. Il ne reste plus qu’à coller les gabarits avec du double face, voici pour les trois premières :
J’ai commencé par monter la fraise à copier (90°) sur la défonceuse, puis j’ai passé les pièces sur tout le tour :
Réglage de la hauteur :
Les pièces sont maintenant parfaitement ajustées au gabarit :
J’ai ensuite monté la fraise à chanfreiner :
Pour le réglage de la hauteur, je fait dépasser très légèrement le tranchant pour qu’il entame très très légèrement le gabarit afin d’être sur que l’entièreté du chant soit usinée :
Et voici le résultat (notez bien l’angle à 90 sur l’un des chants de l’éclisse, on a vite fait de se laisser emporter et de le passer à la fraise à chanfreiner..) :
Les gabarits peuvent être décollés, j’utilise pour cela un racloir que je glisse entre les deux pièces :
J’ai procédé de la même manière pour la seconde éclisse et l’autre pan incliné (en faisant en sorte d’avoir un réglage en hauteur de la fraise à chanfreiner identique).
J’ai positionné ensuite les pièce sur une surface bien plane de cette manière :
J’ai mis du ruban adhésif de peintre qui permet de rentre les arrêtes bien jointives et qui jouera le rôle de « charnière » au moment du collage.
Il faut bien faire attention à ce que les arrêtes soient à la même hauteur.
J’ai mis du ruban adhésif, d’abord en travers, puis enfin dans le sens longitudinal :
J’ai ensuite retourné l’ensemble, et l’ai installé dans le support. J’ai vérifié que tout allait bien (même hauteur de chaque côté, qualité des joints, etc), puis j’ai reposé l’ensemble sur la table et j’ai appliqué la colle en utilisant un petit morceau de chute taillé en pointe pour s’assurer que la colle aille bien jusqu’au fond des « encoches en V » :
J’ai ensuite placé le tout dans le support. Pour nettoyer la colle, j’ai utilisé un chiffon humide et un petit racloir. Il faut bien prendre le temps de le faire proprement, car une fois sèche, la colle est presque impossible à enlever. J’ajoute que pour ce collage, il y a eu beaucoup de nettoyage à faire !
J’ai mis des serre joints pour les pièces que ne bougent pas pendant le séchage de la colle, mais vous verrez, cela tient tout seul et se conforme naturellement au support :
Et voici le résultat après 24h de séchage de la colle, je suis très satisfait car les arrêtes sont bien saillantes, jointives et parfaitement alignées. Il y a de petits décalages par rapport au moule, un côté est environ 1mm plus haut que l’autre et en relâchant la pression des serre-joints, les éclisses rentrent un peu vers l’intérieur. Mais je ne sais pas si j’aurais pu faire mieux…
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