Aujourd’hui, présentation de la fabrication du chevalet.
Il s’agira d’un chevalet 12 trous (qui permettent un meilleur angle entre les cordes et le sillet et dont on ne cesse de vanter les mérites).
La fabrication est basée en grande partie sur le livre de Roy Coutnall, ‘La fabrication des guitares classiques‘.
La première chose à faire à consisté à raboter un bloc brut aux bonnes dimensions (185*28*12mm). On conserve ici une surépaisseur de 2mm à cause de la mise en conformité du dessous du chevalet avec la table d’harmonie. Ce n’est qu’après que le dessous du chevalet épouse le galbe de la table qu’il sera réduit à 10mm.
Pour cela, des cales judicieusement placées peut être utilisée pour maintenir le chevalet pendant le rabotage :
Une fois le chevalet aux dimensions, il faut le mettre en forme sur sa face inférieure pour qu’il épouse le galbe de la table d’harmonie de la guitare.
Pour ce faire, une cale est mise en forme directement sur la solera. J’ai pris un bloc de MDF car il se ponce assez vite. Pour être sûr qu’il soit bien conforme, j’ai fait des traits de crayon sur toute sa surface, et j’ai poncé jusqu’à ce que les traits disparaissent complètement. Un tasseau fixé sur le dessous permet de la tenir dans l’étau.
Le chevalet est mis en forme d’abord grossièrement au racloir, puis terminé sur la cale :
On vérifie que le chevalet se marie bien avec la table d’harmonie :
Le chevalet est maintenant réduit en épaisseur pour arriver à 10mm – au plus épais.
Un support est réalisé dans du contreplaqué ou du MDF. Il va servir de support à l’affleureuse ou à la défonceuse pour réaliser les rainures du sillet et celle qui consituera l’espace entre le cordier et la rampe du sillet. Le chevalet doit rentrer au plus juste. Le MDF de la partie supérieure fait 10mm d’épaisseur. Un système de blocage permet par ailleurs de maintenir le chevalet en place :
Les tracés sont maintenant réalisés sur le chevalet. Pour plus de clarté, du ruban de masquage a été collé sur le bois.
Sur le chant, les 6 trous des cordes sont également positionnés. Pour ma part, ils sont espacés de 12mm et les deux trous extrêmes sont à 11mm de l’extrémité du cordier (11 + 5*12 + 11 = 82). Se reporter au plan fourni dans un article précédent. Pour être précis, il est indispensable d’utiliser un compas. J’ai positionné les trous à 3mm du bord inférieur du chevalet, en utilisant pour être constant une petite cale de 3mm comme « gabarit ». Les trous suivent donc la courbe de la face inférieure du chevalet, et donc celle de la table d’harmonie.
J’ai préparé un forêt de 1.5mm avec un petit bout de scotch enroulé et laissant dépasser 12mm de mèche. Pour faire tenir le scotch, j’ai mis une petite goutte de super glue à son extrémité côté mandrin.
Pour plus de précision, les marques sont pointées avant de percer avec une pointe :
J’ai confectionné une cale en sifflet pour percer les trous des cordes légèrement de biais afin qu’ils arrivent à 4mm de l’autre côté :
Avant de percer, j’ai vérifié que j’obtenais les mêmes mesures de hauteur par rapport au plan de travail à chaque extrémité :
Une fois les trous principaux réalisés, j’ai tracé les emplacements des trous secondaires.
Ils sont placés à 4mm des trous principaux et légèrement au dessus (1.5mm) pour ne pas affaiblir le cordier.
Ces trous sont percés sans utiliser la cale en sifflet dans l’étau, c’est à dire parallèlement aux faces du chevalet, contrairement aux trous principaux.
Et voici ce que ça donne :
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