Trouvé chez les tontons. Merci à eux.
Très instructif comme bouquin sur le plan théorique. On y voit comment les différents paramètres qui entrent en jeu dans la guitare influent sur le son.
Cliquez ci-dessous pour le télécharger :
La_guitare_FRIEDERICH_ET_LEIPP_bulletin_GAM_92
En voici l’introduction.
PRINCIPES DE FONCTIONNEMENT DE LA GUITARE CLASSIQUE
On distingue deux parties :
1) Le système Excitateur ; ce sont les cordes
2) Le système Amplificateur et résonateur, constitué par le
corps sonore de l’instrument.
Les cordes fournissent un riche signal, de nombreuses fréquences
qui seront amplifiées par la table, si elle est bien conçue, et par
les autres pièces du corps sonore.
Toutes ces pièces, ces parties ont une fréquence propre et se
comportent comme des résonateurs.
Comme elles sont solidaires, attachées, collées ce sont des
résonateurs couplés.
Le gros problème est d’amplifier toutes les fréquences émises
par les cordes sans avantager ou restreindre certaines d’entre elles,
c’est à dire sans sur-résonance ni trous dans la réponse de l’instrument
qui doit être égale pour toutes les notes et tendre vers ce but.
Si la table amplifie fortement une fréquence renforcée par la
vibration d’une des parties constitutives on a une sur-résonance.
Le contraire est également possible.
On peut donc modifier les éléments constitutifs, toutes les
pièces pour obtenir une réponse très égale, mais sans nuire aux qualités
déjà acquises.
Assez rapidement un problème nouveau apparaît. L’énergie communiquée
par le pouce à la corde peut être restituée par la guitare en
trois secondes ou en six secondes, selon sa construction.
On aura alors deux choix extrêmes possibles.
1°) Faire une guitare légère, au plus 1.600 grammes avec
une table fine, à la manière d’une peau de tambour. On aura de fortes
amplitudes mais des extinctions rapides du son, d’autant plus que le
fond sera très fin et les éclisses pareillement.
Cela donnera de fortes basses, un son rond et mat en général et
un son court dont on entendra beaucoup les attaques.
2°) Faire un instrument plus lourd, avec des épaisseurs
plus fortes, avec une table barrée plus fortement (bien nervurée) qui
résiste, qui fait « ressort » qui n’est pas bloquée, à bout de course.
Avec un manche bien pensé le tout sera en équilibre avec de bonnes
possibilités d’oscillation.
D’où : Longueur de son. Puissance Maximale et excellent
rendement.
Il faut noter qu’on ne peut rien modifier sans changer quelque
chose dans la réponse, dans le son de la guitare, en bien ou en mal.
Pour progresser une observation très attentive est nécessaire.
Une fiche technique doit être établie pour chaque instrument.
Finalement, le constructeur est seul pour le choix de ses options. Il
doit être doué d’un esprit de synthèse et d’un bon sens artistique
certain.
Il n’y a pas de « secrets majeurs » pour concevoir, créer une guitare,
mais mille choses à savoir. Il n’y a pas de « trucs » miraculeux, » mais
seulement de l’expérience et beaucoup d’expériences afin d’en tirer des
observations, des enseignements, des solutions.
Parmi les nombreux problèmes posés au luthier certains présentent
des réalités difficiles à saisir qui échappent partiellement à la
technique des Laboratoires et les font tomber dans le domaine artistique
(qui se trouve assez vaste encore).
Ces expériences porteront sur :
1) La puissance (de loin, de près)
2) La longueur de son
3) L’égalité du niveau sonore
4) Le timbre
5) L’équilibre entre graves et aigus
6) Le toucher facile ou difficile de l’instrument
7) L’homogénéité des sons
8) La spontanéité de la réponse et la sensibilité
9) L’attaque du son – audible ou non
10) Le contraste (jeu clavecin ou harpe)
11) Résonance sympathiques – présentes ou non.
12) Clarté dans les accords ou obscurité.
Tous ces éléments constituent les caractères principaux de l’instrument
mais nous ne verrons, dans le cadre de cet exposé, que certains
d’entre eux. La puissance et la longueur de son, spécialement.
En fait, l’expérimentateur prendra la mesure des autres éléments au
cours de ses recherches de Puissance et de longueur de son.
Quelle priorité donner aux différentes parties dé l’instrument
pour leur étude ?
Si on expérimente sur plusieurs points en même temps, les interprétations
seront douteuses et difficiles ; par ordre d’importance il
faudra donc voir :
l/ La Table avec son barrage, le choix des bois, l’épaisseur.
2/ Le Manche nature du bois, épaisseur.
3/ Le Corps, les éclisses, le Fond.
4/ Le Chevalet avec le Volume et la Forme, les voûtes.
5/ Les colles, les Vernis.
L’étude qui va suivre concerne surtout le système « Table-Manche-
Cordes ». Puis nous verrons une recherche à propos du rôle de la Table
et du Fond complétée par une approche historique et technique des
chevalets.
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