Après avoir passé les éclisses à la calibreuse afin de réduire leur épaisseur à 2.2mm (ça, c’est ce qui était prévu mais pour le coup, j’ai été un peu trop gourmand et les ai réduites à seulement 2.0mm), j’ai utilisé une ponceuse vibrante, puis un racloir pour parfaire leur état de surface, résultat : 1.9mm au final… Sur le site de Benoit de Bretagne, on m’a dit que ce n’était pas génant (utilisation de renforts d’éclisses si besoin), particulièrement pour des éclisses en érable. D’autre part, Robert Bouchet indique sur son cahier d’atelier une épaisseur de 18 à 20 dixièmes. Il est toutefois bon d’avoir un ou deux dixième de marge qu’on garde pour le ponçage de finition.
Une fois cela fait, les défauts qu’elles avaient ont été repérés afin d’être exclus de leur largeur finale. Il y avait effectivement un défaut sur un des chants, une petite fissure. Comme ce défaut était près du bord, pas de souci.
La face la plus belle des éclisses a été repérée également pour être placée côté extérieur de la guitare. C’est cette face que l’on ponce et « racle » avec le plus grand soin possible.
Les éclisses sont appairées et on repère le chant que sera celui collé contre la table, c’est à dire celui où le fil est le plus serré, ici, au centre de la photo :

Appairage des éclisses, au centre, là ou le fil est le plus serré, seront les chants des éclisses collés côté table.
A l’aide d’un grand réglet d’un mètre et d’un « canif », en se plaçant près du bord côté table, on marque un trait nettement sur toute la longueur :
J’ai amenuisé en suite jusqu’au trait avec un rabot, en placant l’éclisses entre deux grandes planches au dessus de l’établi et en faisant glisser le rabot sur sa joue :
Une fois cela fait, selon le même principe, j’ai utilisé une règle de maçon dont le chant a été couvert de toile abrasive collée au double face pour avoir quelque chose de parfaitement rectiligne :
Ensuite, selon la méthode proposée par Roy Courtnall, j’ai découpé une bande de bristol que j’ai plaqué sur mon moule d’éclisses de ma solera afin de connaître la taille des éclisses « dépliées », et de repérer les points de courbure de ces dernières (le trait en haut à 36mm du bord correspond à la zone des éclisses qui sera encastrée dans le talon) :

Bande de papier cartoné de la taille des éclisses dépoyées et marquées aux points de courbure de la forme de la guitare
Les éclisses ne sont pas tout de suite coupées à leur longeur finale (car le bois peut bouger au cintrage).
La largeur des éclisses peut maintenant être réduite de l’autre côté selon la même méthode. La hauteur va dépendre du plan que l’on suit. Robert bouchet fait ses éclisses avec une hauteur de 98 – 4 (on enlève l’épaisseur table + fond) = 94mm au point le plus haut, 92 – 4=88 au point le plus bas côté talon.
Roy Courtnall dans son livre « La fabrication des guitare classiques » préconise ici de couper les éclisses selon à leur largeur maximum sur toute la longueur soit ici, à 94mm. Elles seront ensuite amenuisées en pente douce du tasseau au talon plus tard avec un petit rabot, une fois montées sur le moule et collées à la table.
Robert BOUCHET, coupe lui ses éclisses dès maintenant selon une ligne allant du point haut de 94mm au point bas à 88mm.
Comme je fais une classique type Bouchet, j’ai choisi d’utiliser cette méthode.
J’ai utilisé exactement la même méthode que pour le chant côté table, à savoir : canif, rabot et grande cale à poncer.
Dernière étape : reporter les points de courbure sur les éclisses :
Vous pouvez consulter la liste complète des articles en cliquant ici
Pour des explications plus complètes sur la fabrication de la guitare, consultez le wiki !
Aucun commentaire